30 aout
Je n’arrives pas à dormir.
Pourtant je suis fatiguée, de voir les jours, les heures
sans cesse s’entasser.
Se répéter
Les mêmes erreurs.
Tu vois je ne te comprends pas,
T’es du turc ou du chinois
Souffrir je ne veux pas
Et je souffre déjà.
Des fois je m’imagine sautant d’un pont
M’enfoncer dans l’eau dure comme le mur
Et l’eau je la traverse, est-ce que je survis? J’en sais rien.
Ce qui compte c’est la chute, la chute que je cherche, que je rêve.
J’ai envie de mourir sans mourir pour autant,
Que rien n’ait d’importance, comme si la liberté était dans la mort ou dans la non crainte de la mort.
Ce qui me rassure un peu c’est que je vis et meurs lentement.
Mais je rêve de cette chute, surtout quand je ne dors pas. Quand mon esprit est conscient, quand je suis fatiguée de tout.
Un jour on m’a dit chut, le coupable c’est pas moi. Je crois que
C’était mon père, mais peu importe c’était quelqun que j’aimais.
Ce jours là, surprise, de me rendre
Compte que j’aimais, j’ai plus rien dit et j’ai arrêté de reprocher.
Mais sans coupable je ne dormais plus, alors j’ai essayé, comme je pouvais avec mon moi tout défait
D’aimer.
L’amour, je ne le comprends pas, je l’idéalise mais je le trouve puant.
Je semble aigris et pourtant
Non.
Je ne suis satisfaite de rien, c’est bien, je veux plus, je mon espoir est insatiable et assoiffé. Encore de l’espoir,
Encore à boire.
Je n’arrive pas à dormir, Bon dieu! réveille toi!
Quand je dis dieu, je parle de toi, mais tu pourrais être le diable, ou bien un autre chose, le coupable de
Cette nuit.
Les hommes je voudrai les quitter, tous, détruire, comme dans la chute, ne plus craindre la Solitude, qui est je le pense, comme la mort, une liberté, si on ne la crains pas.
Peut être que je dormirais si je n’étais pas attachée à toi.
Mais ce soir c’est pas toi que je vais réveiller, je ne te réveillerai jamais car tu rêves et je ne peux pas être une briseuse de rêve, non.
Surtout pas pour que tu saches, de toute façon, je te quitterai, et j’aurai mal, sans doute plus mal que toi. Comme j’en ai quitté d’autres, comme j’en quitterai encore, déçue.
J’écris, plutôt. J’écris parce qu’il y a tout ça, et aussi parce que j’ai une plume au bout de la tête. J’écris comme dans un journal intime, pour la première fois. Je le reprocherai demain à ma fatigue qui tout de même torture ma conscience.
Ou bien plus tard, quand tout sera fini, quand, je ne penserai plus si noir, quand , enfin je me serai décidée à être bien, plus tard quand tu auras disparu, plus tard encore quand le jour sera levé, plus tard quand tu ne pouras plus lire à quel point je fu malheureuse dans tes bras, plus tard...les gens pourrons lire et savoir.