28/10/2008

bye bye l'ange


Peu importe la couleur du regard que tu me jette
Peu importe l'émeraude
Tu ne m'achèteras pas avec tes yeux
Personne ne vend le noir de ses pupilles, sauf les putes
Là dans ses cercles rectilignes, je le vois le fond
Au fond de la résonance de tes rétines

Peu importe que la révolte ait une peau acnéique
Peu importe la victoire
Révolte ridicule avec sa voix sourde à force de se branler
Tellement qu'elle sait même plus où se trouve le bonheur!
Ce qui compte c'est les coups, l'acrimo et les bombes
Avoir une place d'un côté où se battre et de l'autre où frapper

Peu importe la seconde qu'il faut à mon cœur pour battre, et la demi pour s'arrêter
Peu importe le tic tac
Le mécanisme des aiguilles artérielles a été fait par des enfants asiatiques, tac
Le cœur est un article avec date de péremption!alors crache! crache ta pacotille
Tu vivras moins longtemps que le sac en plastique, tac
Le plastique que t'as crée il vit mille ans dans la forêt!

Peu importe qu'on reste à rien foutre alors que tout continu
Peu importe le reste
Puisqu'il n'y a nous et qu'il faut bien vivre un peu
Puisque l'on peut encore jouir
Il reste une demi seconde suspendue avant que tout s'arrête
J'te l'offre cette seconde, à toi qui est là et qui ne fait que passer.

bye bye l'ange.

11/10/2008

dernier regard

« ET s’il n’avait pas su pertinemment qu’il habitait la Charlottenstrasse, une rue paisible mais urbaine, il aurait pu croire que sa fenêtre donnait sur le désert, où le ciel gris et le désert se confondent indispensablement » (La métamorphose, Kafka)

Je ne voyais que le dos de sa tête
Au loin le sifflement du train
Le faisait trembler un peu
Ses jambes s’éloignaient lentement
Je regrettais sur le moment
De ne pas l’avoir embrasser
Puisqu’on ne se verrait plus,
Jamais
A sa manière de me quitter
Les passants avaient pensé
Qu’il quittait une inconnue
J’attendais dans la gare
Toujours bruyante de son départ
Qu’il arrive au train vingt trois
J’avais souhaité pendant des mois
Qu’au moins au tout dernier moment
IL me dirait en me quittant
Qu’il m’aimait à en mourir
Qu'il ne voulais pas partir
Qu’enfin il ne voulait s’enfuir
Que pour éviter de souffrir
Je détruisais à grande vitesse
Nos moments de tendresse
Je le traitais déjà
De lâche et de goujat.
Dans le wagon il est monté
Puis il s’est retourné
Et tu m’as jeté ce regard
Les pupilles noires
Comme des brûlures de cigarette.