11/10/2008

dernier regard

« ET s’il n’avait pas su pertinemment qu’il habitait la Charlottenstrasse, une rue paisible mais urbaine, il aurait pu croire que sa fenêtre donnait sur le désert, où le ciel gris et le désert se confondent indispensablement » (La métamorphose, Kafka)

Je ne voyais que le dos de sa tête
Au loin le sifflement du train
Le faisait trembler un peu
Ses jambes s’éloignaient lentement
Je regrettais sur le moment
De ne pas l’avoir embrasser
Puisqu’on ne se verrait plus,
Jamais
A sa manière de me quitter
Les passants avaient pensé
Qu’il quittait une inconnue
J’attendais dans la gare
Toujours bruyante de son départ
Qu’il arrive au train vingt trois
J’avais souhaité pendant des mois
Qu’au moins au tout dernier moment
IL me dirait en me quittant
Qu’il m’aimait à en mourir
Qu'il ne voulais pas partir
Qu’enfin il ne voulait s’enfuir
Que pour éviter de souffrir
Je détruisais à grande vitesse
Nos moments de tendresse
Je le traitais déjà
De lâche et de goujat.
Dans le wagon il est monté
Puis il s’est retourné
Et tu m’as jeté ce regard
Les pupilles noires
Comme des brûlures de cigarette.

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