30/12/2007

Les trompettes


Je trompe l'ennui
Je m'imagine petit
Mais je me trompe
Car je suis grand
Comme un éléphant
Et sa trompe

Je trompe ma femme
Mon coeur tam tam
Fait trompoline
Avec Hélene et Pauline

Je trompe tout le monde
Comme la Joconde
Foutu trompe l'oeil
Son oeil qui suit la foule
Il trompe personne

Je trompe la mort
Et j'ai bien tort
Pour pousser la chansonnette
Pour chanter sur la piste
La vie, la trompéttiste
A la mort pour trompette

29/12/2007

T'es beau.



T'es beau tu sais


T'as le café qui te coule dans le gosier, et tu le bois en t'réchauffant. C'est chaud... tu savoures. Tu fermes les yeux en avalant et tu les ouvres en me regardant. La mer noire elle devient bleue quand t'as ce regard. Puis tu m'souris et tu m'dis rien, ou tu m'dis tout, moi j'en sais rien, moi je sais plus.


T'es beau tu sais


Quand tu poses la tasse comme ça, comme si elle pesait rien, comme si c'était le bout de tes mains, et que tu te rends pas compte que tes mains c'est des poèmes, que j'pourrais les rêver comme des caresses, que tes mains c'est le bout des mes seins, c'est le bout de ma peau.


T'es beau tu sais


Quand tu dis rien, et que tu me souris, que t'as pas fait exprès mais que je vois ta nuque derrière ton pull. Ta nuque si forte, que je pourrais la mordre sans laisser de trace. J'vois que ton cou, mais je sais que c'est déjà perdu, même si je voulais le bouffer, même si je voulais te faire mal, je ne pourrais pas, ma bouche est trop petite, et je finis toujours lassée par l'embrasser.


T'es beau tu sais


Quand t'es comme ça, et que tu fumes, que ta bouche serre la clope et que ton souffle sort en fumée. Les poumons noirs, les doigts jaunes, les malades, les cancers n'y peuvent rien, je t'adore mon homme brume. Je ne fume pas, je ne prends pas de risque, mais j'aime sur tes lèvres le goût de nicotine, car si t'étais une cigarette, je fumerais comme un pompier.


T'es beau tu sais


Quand tu finis par laisser quelques pièces sur la table et que t'enfile ton manteau. J'arrive pas à me décoller de ma chaise, quand je te regarde je suis toujours paralysée. « Tu viens? » et je te suis sans faire exprès. Tu mets qu'un seul gant et dans ta main nue, tu chopes ma main. Tu ne sais pas, hein, que c'est la seule moufle qui me va! Tu marches, et tu m'entraines où tu veux. Chez toi, chez moi, à l'intérieur, je m'en fou, le monde c'est toi.


T'es beau tu sais


Quand t'as pas fait exprès,et que t'as enlevé ton pull. J'ai pu voir ton nombril, ton ventre et plus bas. J'ai le temps de tout voir, de me dire que j'ai envie de toi, que le reste, le pantalon et tout ce qu'il y a en dessous va tomber, enfin pas tout... T'as la tête libérée, le pull est jeté et tu comprends pas pourquoi j'me marre.


T'es beau tu sais


Quand je parles trop et que tu me demandes un baiser, je t'embrasse sur la bouche. Ta bouche, elle est au milieu de ta face et c'est pire qu'un aimant. Car ta bouche c'est mon bâillon, c'est mon silence.



T'es beau tu sais


Quand il fait noir, et que t'es nu. Ton dos est au dessus, comme si c'était le ciel ton dos, et tes muscles c'est des nuages. T'es beau tu sais, quand tout est terminé et que tu me demandes pourquoi j'te regarde et pourquoi je souris comme ça.


27/12/2007

La peur des fantômes


En employant d'autres termes
Je mettrais mes lèvres
En silence A la solitude
Toi qui n'est plus rien
Dis moi ce qui me rend étrange
Demain je me souviendrai d'hier
Comme toujours
Je me souviendrai de rien
Autant crever.
Je suis si gamine
Que les gens me fatiguent
Et que de l'amour
j'en ai rien à foutre
Je t'aime.
Je t'aime!
Je t'aime?
Je t'aime,
Je pourrai en mourir
Je te l'ai dit je crois
Quand j'avais peur
Des fantômes
Ma disparition est silencieuse

Les remarques


Rimbaud n'aurait rien écrit s'il ne s'était pas tapé Verlaine.
Jugez moi, c'est un plaisir.
je vous emmerde.

Au coupe ongle


Se faire pousser les ongles
Jusqu'à ne plus toucher la pointe de ses doigts
Ne pas les ronger, ne pas les couper
Leurs donner un air fragile
Comme s'ils allaient tomber
Se faire pousser les ongles
Comme ta peau en sueur
Ne cesse de perler
Les vernir, les faire briller...
Afin de pouvoir te toucher
Efleurer tes points de peau
Tout en transparence
Et puis pour te surprendre
Pour M'accrocher à toi
Te griffer le dos, encore.

5


De la peur insondable
Du bonheur dégoutant
De l'écriture malsaine
De l'encre sanguinaire
Qui sperme sur ces mots
Ne soit pas écœuré
La nausée est mauvaise .
Du sourire de beauté
Qui s'avère un mensonge
De la laideur que je crache
Du crachat que j'avale
Dans sa liqueur jaune
Comme j'avale
la polution de l'air
Le souffle des hommes
La bouffe grasse, et plastifiée
Sans dégoût.
De l'obscure insondable
De mon humanité répugnante
De ma contrainte
Et de ma liberté
De ma liberté contraignante
aussi d'ailleurs, voilà!
Je baise tout!
Et si cela te plaît
Méfie toi, de mes baisers.

La solitude



A 19 ans à peine,
Le soir nous couvrait
Toi, moi, le silence
Et les autres.


Peut-être nu
De l’autre côté du monde
Le soleil brûlait
La peau des autres.
Mais ici il faisait froid
Toi, moi, le silence
Et les autres
On frissonnait.


Les souvenirs heureux
Coincés dans une poche
N’étaient plus nombreux.
Et la faim de vivre
Devenait douloureuse
Devenait presque moche.


La nuit était le jour
Et le jour n'existait plus
Et quand ce fût mon tour
D'être un de ces crétins
Qu'il ne me restait qu'à paraître
Alors je vous ai vu
Toi et tous les autres
S’éloigner un à un.
Grandir ou disparaître.

19/12/2007

Je ne dirai rien.


Son souffle s'égare dans mon sang
Ah! Comme le temps efface tout
Même les souvenirs d'enfant
Ultime lien, ce qui reste de nous.
Ecolier, arrête de rêver!
L 'ecole n'est pas terminée

Ecolier, tu ne tiens pas en place
Sortons de cette classe
Traversons la rue, si c'est une impasse!

Partons, tant qu'on est des mômes
Allons avant de finir comme
Rien sauf ces adultes, ces grands cons
Traversons, la ville par la fenêtre, fuyons
Ici, en partant, il y a plus d'espace.

La mécanique des mots


Mes doigts mécaniquent les mots
Et la rue qui pue de la gueule
Avec ses bouches d'égouts
Sur les mots mes doigts roulent
Pantin qui crève
Pantin qui étouffe
Tandis que les autres achètent
Mes doigt mécaniquent les mots
Plus de poésie, plus de poésie.
Plus que de la mécanique
Des moteurs d'ongles
Des voitures bics
Des mots industriels
Mes doigts mécaniquent les mots
L'écriture automatique
Pendant ce temps la misère étouffe
A cause moi qui l'ai croisée
Sans la toucher qui ne touche pas
Et qui dit Moi
Je vendrais mon cul
Pour pas mourir de froid
Et finir dans la rue
Qui l'hurle sur tous les toits
Mais en vrai je ne sais pas
Car je hais la misère
Comme je hais la richesse
Et qui n'a su créer
Que des bruits de moteurs
Que des mots de putains
Des phrases qui servent à rien
Des doigts robotiques
Des mécaniques de mots

Les auxiliaires


J’ai donc je suis
Moi je ne vaut rien
Le nigaud des rues
Je suis laid, je suis nu
Et voilà qui est bien
J’ai ce que je suis
Mais j’aimerai être plus.
Qu’un chien et des puces
Avoir comme l’image plastique
Un sac à main pratique
J’aimerais une autre vie
D'autres verbes qu'avoir
Ou être pour voir
J'aimerais tester
Le verbe penser
J'ai donc je suis
Plutôt que de ramper
Comme un ver de terre
Je voudrais peut-être
Insectiser le verbe être
Je voudrais pouvoir
Ecraser le verbe avoir
Finir par effacer
Les auxiliaires.

IF(traduit par Samuel Neher)

If one day I am to die
I would like to have a gun
To put a bullet in my head
As death teaches none
But sorrow and regret

If one day I am to die
I'd like to be alone
To be able to hate them all
Without causing them pain
Cause death hurts no one
But the dead and memories

If one day I am to die
I'd like there to be nothing more
To be able to laught at last
Because death promises nothing
But oblivion and fear

L'autre


Allons gamine, allons jouer
Je te prends dans le noir
Allons, veux-tu, nous amuser
Avecque des miroirs
A que l'autre soit moi, soit toi
Dedans le froid reflet
De tes tendre yeux , je me vois
Je te touche les seins
Et tu en ris, en pleurs de joie.
Cela me fait du bien.
Narcisse avait raison
On est des impuissants
Ta main qui me caresse
Me pousse à la paresse
On a beau essayer
On fait toujours semblant
Le Je est toujours roi
De l'autre on ne sait aimer
Que le reflet de soi.